À la rescousse des tortues

À la rescousse des tortues

Par Yosé Cormier

(avec des informations fournies pas Parcs Canada et des photos par Blake Correia)

 

Lorsque Blake Correia a ramassé la tortue blessée en bordure de la route, il ne se doutait pas de ce qui l’attendait.

Le jeune ambassadeur de Parcs Canada n’était pas au travail. Il s’en allait passer la fin de semaine en famille à Toronto, à 400 km d’Ottawa.

« J’emprunte toujours les routes secondaires plutôt que l’autoroute parce qu’elles sont plus agréables et moins stressantes. Ça faisait quelques jours qu’il faisait chaud et humide et je savais qu’il y aurait beaucoup de tortues sur mon chemin, j’ouvrais donc l’œil », a-t-il expliqué.

On voit souvent des tortues blessées sur les chemins ruraux de l’Ontario, Canada. Blake encourage les gens à s’arrêter lorsqu’ils voient des tortues blessées. L’Ontario Turtle Conservation Centre peut souvent leur venir en aide.

Il savait exactement ce qu’il cherchait. L’été précédent, lorsqu’il travaillait au parc urbain national de la Rouge près de Toronto, Jory Mullen, une collègue et scientifique des écosystèmes du parc, lui avait fait découvrir l’Ontario Turtle Conservation Centre.

Dans ses temps libres, Jory est spécialiste en réadaptation de la faune. Elle recueille les animaux blessés, y compris ceux du parc urbain national de la Rouge, et les soigne chez elle, à ses frais.

Lorsque Blake a aperçu la tortue serpentine blessée en bordure de la chaussée, après une trentaine de minutes de route, il savait exactement quoi faire. Il a soigneusement déposé la tortue dans une boîte à l’intérieur de son véhicule et a appelé le Centre en disant qu’il passerait déposer la tortue.

« Une demi-heure plus tard, un employé du Centre m’a rappelé et m’a demandé si je pouvais ramasser une autre tortue trouvée par une femme. Cette dernière voulait qu’on se rejoigne au poste d’éclusage Smith Falls de Parcs Canada, le long du célèbre canal Rideau », ajoute-t-il.

Blake était heureux de pouvoir prêter main-forte. Toutefois, une chose le tracassait : avant de manipuler la deuxième tortue, il devait s’assurer que ses mains étaient propres afin d’éviter la contamination croisée. Il n’avait pas de désinfectant pour les mains et sa seule paire de gants était souillée. Il s’est donc arrêté à quelques magasins en chemin.

« En raison de la pandémie de COVID-19, je n’ai rien trouvé. Je ne savais pas quoi faire », dit-il.

Une fois arrivé au poste d’éclusage, il s’est présenté en tant qu’employé de Parcs Canada à John, l’opérateur du poste, qui lui a remis une paire de gants et une petite bouteille de désinfectant.

« Les mains bien désinfectées, j’ai enfilé les gants et examiné les deux tortues attentivement. Il s’agissait de femelles et, selon mon expérience de l’été dernier, j’étais assez certain qu’elles portaient des œufs », ajoute-t-il.

C’est à ce moment qu’il a appelé Jory.

« Je savais qu’elle pourrait me dire comment procéder pour assurer aux tortues et à leurs œufs une meilleure chance de survie », explique Blake.

Il a pu maintenir les tortues à la bonne température et s’assurer qu’elles ne bougent pas pendant le transport jusqu’au Centre afin d’augmenter les chances de survie des œufs.

Tandis que Blake poursuivait sa route vers le Centre, situé à Peterborough, à mi-chemin entre Ottawa et Toronto environ, il a ramassé quatre autres tortues blessées en bordure de la route, des tortues peintes cette fois-ci. Il a déposé les six tortues au Centre en toute sécurité. Il espère qu’elles ont été relâchées dans la nature, saines et sauves.

Deux des tortues que Blake a trouvé blessées sur le bord de la route, une tortue peinte et une tortue serpentine, étaient des femelles enceintes.

Il existe huit espèces de tortues différentes en Ontario et sept d’entre elles sont considérées comme étant des espèces en péril.

Les plus grandes menaces à leur survie sont les routes et la perte d’habitats. Selon les estimations, seuls 2 % des bébés tortues se rendent à l’âge adulte. C’est pourquoi Blake encourage les gens à s’arrêter lorsqu’ils voient des tortues blessées.

« J’ai vu beaucoup de tortues en bordure de la route, mais la plupart étaient mortes. Le Centre peut faire des opérations au moyen de colle et d’attaches. Même s’il semble que ce soit peine perdue, les employés et bénévoles font tout en leur pouvoir pour sauver la tortue », affirme Blake.

En tant que jeune ambassadeur de Parcs Canada, son rôle consiste à inspirer les jeunes Canadiens de toutes origines à sortir et découvrir le riche patrimoine naturel et culturel du Canada.

« J’ai vraiment aimé mon expérience à Parcs Canada. Elle m’a offert des occasions qui vont au-delà d’un simple emploi. J’ai travaillé avec des partenaires externes qui m’ont fourni diverses perspectives. Ce travail est gratifiant et ces expériences m’ont permis de contribuer, modestement, à la protection de l’environnement et à la sauvegarde de ces tortues », conclut Blake.

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