L’entrepreneuriat au service de l’environnement
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Par Catherine Gingras
Jeune ambassadrice de Parcs Canada 2021-2022
Quand j’étais plus jeune, je n’aurais jamais pensé que «faire du profit» pouvait rimer avec «créer du changement». J’avais cette idée préconçue que c’était l’un ou l’autre. Je le voyais plus comme cet espèce de choix, cette voie sur laquelle je devais m’engager, le bien ou le mal, contribuer à la justice sociale et à la réduction des gaz à effet de serre ou polluer l’environnement pour son profit personnel et son ascension vers la gloire, bref, un vrai faux dilemme.
Jusqu’au moment où je tombe complètement par hasard sur un article qui m’a laissé bouche bée. Moi qui souhaitait entrer à l’université en gestion pour mettre à profit mes qualités de «leader», c’est grâce à cet article que j’ai compris qu’il était possible de marier mes deux passions. Plus tard, j’allais pouvoir changer le monde, tout en beurrant mes toasts le matin. Car c’est bien l’activisme, l’action militante et le bénévolat, mais un moment donné, il faut tout de même que ma pyramide de Maslow soit rassasiée (en commençant par le bas préférablement).
L’article en question qui m’a sorti de mon dilemme laissait entendre que 60% des aliments produits au Canada étaient jetés. PAR-DON? Je suis tombée en bas de ma chaise, wow minute, ça ne se pouvait pas. Toutes ces ressources perdues, du champ à la fourchette pour que 35 millions de tonnes de nourriture soient jetées aux poubelles. Merci bonsoir. Et ça, c’était seulement la nourriture produite au Canada.
Cet article aura suffi pour me convaincre que je devais trouver une solution pour créer du changement à ma manière. Après mon entrée à l’université en 2019, j’ai décidé de lancer une entreprise qui allait récupérer les invendus alimentaires d’épiceries, de fermes et de centres de distribution pour créer des sorbets. Donner une nouvelle vie à tous ces aliments rejetés qui n’étaient jamais moisis ou périmés, seulement différents. Trop grand, trop petit, difforme, de la mauvaise couleur, avec une tache, etc. J’ai mis à profit mes techniques d’art oratoire, réussit à obtenir un capital de départ pour démarrer et acheté des fruits et légumes rejetés pour les retransformer et les vendre.
Cette expérience amusante m’a montré plus que tout que oui, il était possible d’allier la planète, le profit et les individus pour que conjointement, ces trois agents collaborent pour bâtir un lendemain différent d’hier. Au Québec, c’est seulement 3,5% de notre économie qui est dite circulaire (que les matières destinées à la poubelle redeviennent des matières premières). Ouf, ce n’est pas le boulot qui me manquera dans les prochaines années. Jusqu’à maintenant avec ma petite initiative, j’ai réussi à détourner 150 kg de nourriture des poubelles et je compte bien continuer à faire augmenter ce nombre.
Ça y est. Finalement, je pense que j’ai trouvé ma voie. Et si je ne la trouve pas, je la créerai parce qu’après tout, il faut bien que quelqu’un s’occupe du problème, non? De plus en plus d’initiatives voient le jour partout sur le globe. Vous-mêmes pouvez vous impliquez dans votre quotidien et votre communauté pour créer du changement à votre manière, allier conservation et entrepreneuriat, un geste concret à la fois!