Les aventures des jeunes ambassadeurs de Parcs Canada, partie 3 :
Conservation marine et lutte contre la pollution
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Par Karam Halabi
Jeune ambassadeur de Parcs Canada 2022-2023
Avec nos sacs faits et placés dans la voiture, nous étions prêts à quitter la ville de Québec vers de nouvelles aventures. Nous avons roulé 3 heures le long du fleuve Saint-Laurent en direction de Tadoussac, une route sublime qui nous a menés vers le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent. C’était la première fois que je montais à bord d’un traversier pour naviguer de l’autre côté de la rivière Saguenay. J’étais très excité de voir ce qui nous y attendait!
Notre aventure a commencé aux Centres d’interprétation et d’observation de Pointe-Noire et du Cap de Bon-Désir. Nous avons trouvé ce qui est sans doute l’un des meilleurs emplois au monde: il y a des chercheurs mandatés à observer de magnifiques baleines le long du rivage ! Quand nous sommes arrivés, ils étaient très occupés, mais ils nous ont accueillis à bras ouverts en nous expliquant la science derrière ces écosystèmes marins. Les observateurs scientifiques surveillent les baleines afin d’en savoir plus sur leurs habitudes de vie, y compris leurs lieux d’allaitement et d’alimentation. Cela leur permet de prendre les mesures appropriées pour soutenir le rétablissement des espèces en péril comme le béluga du Saint-Laurent, une espèce en voie de disparition.
Le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent est un lieu unique, au cœur de l’habitat des baleines. Il est situé à la confluence d’un courant d’eau salée provenant de l’océan qui vient rencontrer un courant d’eau douce provenant des Grands Lacs et du bassin fluvial. Cela crée des conditions idéales pour la prospérité de la biodiversité marine. Essentiellement, l’eau froide salée qui provient du chenal Laurentien rencontre l’eau douce chaude des bassins versants et cela crée une remontée de nutriments, favorisant la croissance du phytoplancton qui est la source primaire, la base, de notre chaîne alimentaire. Ces micro-organismes constituent la principale source de nourriture du zooplancton, qui sont eux-mêmes des aliments pour d’autres animaux. C’est ainsi que s’enclenche une chaîne alimentaire qui nourrit les poissons, les oiseaux et bien sûr les baleines aussi !
Le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent est un laboratoire à ciel ouvert. Avec sa biodiversité exceptionnelle et ses trois grands écosystèmes, le parc marin attire des chercheurs de partout ! Nous avons d’ailleurs rencontré l’équipe scientifique de Parcs Canada qui a récemment installé un Collec’Thor : un appareil de collecte des ordures et du plastique. Cette machine permet à l’équipe scientifique d’étudier et de réduire les polluants dans l’eau. Le travail accompli est crucial. L’innovation pour maintenir nos écosystèmes est tout simplement admirable !
Nous avons mis le Collec’Thor à l’eau et l’avons laissé fonctionner pendant plusieurs heures afin de ramasser les déchets dans l’eau. Pendant ce temps, nous sommes partis explorer le bateau scientifique afin d’en apprendre davantage sur la science derrière leurs importantes recherches. Leur bateau est utilisé pour mener des recherches et surveiller la vie marine, les proies et la disponibilité de la nourriture en envoyant certaines fréquences dans l’eau. Ces fréquences vont aller se répercuter sur le fond marin et sur les animaux rencontrés pour ensuite revenir vers la surface où elles seront analysées. En propageant ces sons sous l’eau à une fréquence spécifique, les chercheurs obtiennent une image de la densité, de la distribution et de l’abondance des proies présentes. En connaissant leurs habitudes alimentaires et la disponibilité en nourriture que renferment ces eaux, on obtient une vue d’ensemble sur la biodiversité présente, ce qui permet de prendre les bonnes mesures afin de protéger les espèces en péril s’il y a lieu.
Après une journée mouvementée dans la peau d’un scientifique, nous sommes retournés au port de plaisance et avons vérifié notre Collec’Thor. Il avait collecté des morceaux de déchets et de plastiques qui flottaient dans les environs. C’était vraiment impressionnant de voir la machine fonctionner. Quel chance de pouvoir être témoin de cette nouvelle technologie, c’est l’un des seul endroit au Canada a l’avoir installé, ce qui rend ce projet l’un des pionniers dans le domaine.
Recueillir des informations sur la pollution plastique et la biodiversité nous aide à maintenir un environnement durable et sain, ce qui est bénéfique pour tous, du microscopique phytoplancton au bas de la chaîne alimentaire, jusqu’au poisson dans notre assiette. En effet, les particules de plastique et autres déchets peuvent s’accumuler dans la chaîne alimentaire puisqu’ils ne s’éliminent pas. Ils restent en moyenne plus de 1000 ans dans l’environnement en se décomposant en petits morceaux que l’on nomme le microplastique. C’est sous cette forme que les micro-organismes l’ingèrent, s’accumulant ainsi dans la chaîne alimentaire et finissant dans nos corps par l’entremise des aliments que nous consommons. C’était inspirant de voir comment la science est utilisée pour réduire la pollution plastique, mais nous devons tous faire notre part pour réduire la propagation en prenant des mesures quotidiennes pour limiter notre utilisation des plastiques.
Honnêtement, j’étais en admiration devant cette innovation et cet effort constant et continu en faveur de la conservation marine ! C’est un privilège de travailler aux côtés de collègues de Parcs Canada aussi dévoués et d’en apprendre davantage sur ces impressionnantes initiatives de conservation.
– Karam